Défi climat : rencontre avec Jean Jouzel, Prix Nobel de la Paix
Lorsque le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) reçoit le Prix Nobel de la Paix en 2007, Jean Jouzel en est l’un des membres les plus éminents, en sa qualité de vice-président. Paléoclimatologue de renom, il était, le 4 octobre, l’invité du « Défi climat 2024 », organisé à la salle de Congrès du Chapeau-Rouge, par Quimper Bretagne Occidentale. Les lycéens y étaient eux aussi conviés.
De g. à dr : Daniel Le Bigot (vice-président de Quimper Bretagne Occidentale, chargé du Développement durable),
Thomas Férec (Maire de Briec), Isabelle Assih (Maire de Quimper) et Jean Jouzel
Les classes de 2de 3, 5 et 6, ainsi que le groupe HGGSP3 de terminale, ont ainsi pu échanger avec ce remarquable scientifique, qui consacre désormais une grande partie de son temps à la sensibilisation des jeunes générations. Breton de naissance, il s’attache à alerter sur une situation plus que préoccupante, autant qu’à promouvoir les pratiques vertueuses. « Le réchauffement est inéluctable : on ne peut l’arrêter mais on peut le ralentir. Dans vingt ans, il sera trop tard. C’est aujourd’hui qu’il faut agir ! C’est aujourd’hui que nous décidons du climat que vous connaîtrez dans la deuxième partie de ce siècle. »
De précisions scientifiques en échanges avec les élèves, l’heure et demie dévolue n’aura pas suffi pour épuiser toutes les questions préparées en amont : pour le lycée Brizeux, 6 élèves auront eu l’opportunité d’interroger Jean Jouzel (Wadoud, à qui est revenu l’honneur de la toute première question, Alya, Aurane, Charlotte, Clémence et Louis). Les autres regrettent encore de n’avoir eu l’audace de se lancer en début de séance… Il aura ainsi été question du métier de paléoclimatologue, de la responsabilité du système capitaliste ou d’engagement en faveur du climat, mais aussi des solutions qui existent encore et qu’il importe de mettre en œuvre de toute urgence…
Jean Jouzel, en compagnie d’Isabelle Assih (Maire de Quimper) – 4 octobre 2024
Interrogé sur la responsabilité de nos sociétés dans la situation actuelle, le scientifique précise que « si l’homme n’était pas là, nous retournerions dans une période glaciaire d’ici 15 000 ans. Le climat varie naturellement. Mais nos activités ont pris le pas. Ce sont elles qui gouvernent le climat. Il est donc essentiel de comprendre le lien entre nos activités de tous les jours et les modifications de la composition de l’atmosphère. Les 2/3 des gaz à effet de serre viennent de la vie de tous les jours (se nourrir, se déplacer, se loger). C’est donc le mode de fonctionnement des sociétés qui doit être interrogé ». Et ce, à l’échelle planétaire : « la Bretagne pourra s’adapter, mais il faut avoir une vision globale et il faut tout faire pour respecter les trajectoires prévues par les Accords de Paris ».
Une bonne entrée en matière pour aborder le programme de géographie de 2de consacré aux défis d’un monde en transition, et plus spécifiquement aux équilibres fragiles entre les sociétés et leurs environnements. Les élèves de terminale HGGSP, quant à eux, n’auront pas manqué de préparer au mieux le thème 5 de leur programme (« L’environnement, entre exploitation et protection : un enjeu planétaire »). Et surtout, chacun aura bénéficié d’une formation accélérée en matière d’éco-citoyenneté.