Résistante de Brizeux : M. Pouliquen

M. Pouliquen : une élève de Brizeux au service de la Résistance, discrétion et efficacité

Cette notice est dédiée à M. Pouliquen, une élève du lycée Brizeux de Quimper qui, pendant l’occupation allemande, a rejoint les rangs du groupe de résistance Marceau. Son histoire, bien que moins connue que celle de certains de ses camarades, témoigne de l’engagement discret mais essentiel de nombreux jeunes dans la lutte pour la libération. À travers les actions menées par M. Pouliquen, dont nous ignorons encore le prénom malgré l’initiale « M. » qui nous est parvenue, nous découvrons une facette méconnue de la Résistance, celle du soutien logistique et du courage ordinaire face à l’oppression

De Brizeux au groupe Marceau, un engagement au cœur de la résistance

M. Pouliquen, lycéenne au lycée Brizeux, rejoint le groupe Marceau à la fin de l’année 1943 ou au début de 1944. Ce groupe, divisé en une section masculine (au Lycée La Tour d’Auvergne) et une section féminine, joue alors un rôle important dans la résistance locale. La section féminine, dont M. Pouliquen fait partie aux côtés de camarades de lycée comme Anne Corre, Jacqueline Razer, Eliane Burckel et Yvette Bicrell, se concentre principalement sur la collecte de renseignements, la distribution de tracts et l’identification des collaborateurs. Bien que son rôle soit sans doute plus modeste que celui de certains autres membres, il n’en demeure pas moins important, car chaque action, même petite, contribue à l’effort global de la Résistance.

Un rôle essentiel pour le ravitaillement du maquis

M. Pouliquen participe activement au ravitaillement du maquis, en collaboration avec Yvette Bicrell. Son statut d’externe au lycée facilite alors sa participation à cette action-clé, car Yvette et elle peuvent plus facilement se déplacer et transporter des provisions sans éveiller les soupçons. Ensemble, elles se rendent deux fois par semaine chez les boulangers Landé et Mazé à Quimper pour y récupérer du pain, qu’elles dissimulent dans des valises et transportent à bicyclette, au nez et à la barbe des Allemands et des collabos. De plus, elles contribuent à l’habillement des résistants en tricotant des vêtements chauds et en collectant des bons de textiles, assurant ainsi un soutien logistique essentiel aux combattants. Son nom reste associé à l’engagement des jeunes filles du lycée Brizeux dans la lutte contre l’occupant.

La fouille du lycée suite à l’exécution d’un « collabo » : la peur et le risque de représailles

Le 25 avril 1944, suite à l’exécution du collaborateur Bernard Massotte par des résistants du groupe Marceau, les Allemands ont effectué une fouille au lycée. Selon le témoignage d’une élève de l’époque, Yvette Ménez, les élèves ont toutes été rassemblées dans une classe pendant que les Allemands fouillaient les casiers. M. Pouliquen, comme Yvette Bicrell et Eliane Burckel, était sans doute présente lors de cette perquisition, témoignant de la tension et du danger constants auxquels étaient confrontés les membres de la Résistance.

Une reconnaissance tardive

Aujourd’hui, si son parcours et ses actions restent méconnus, c’est probablement parce qu’elle n’a pas cherché à faire reconnaître sa contribution à la Résistance au lendemain de la guerre, privilégiant l’effacement personnel à la mise en avant de son rôle. Cependant, son engagement et celui de ses camarades ne sont pas oubliés : leurs noms sont désormais gravés sur une plaque commémorative au lycée Brizeux, signe d’une reconnaissance tardive mais ô combien méritée, et d’une transmission de leur courage aux générations futures.