Résistante de Brizeux : Eliane Burkel

Éliane Burckel : le visage de la Résistance lycéenne à Brizeux

Éliane Burckel, née à Quimper le 30 décembre 1925 et décédée en 2006, s’engage dès octobre 1943, alors qu’elle est élève au Lycée Brizeux, dans le mouvement de Résistance « Libération ». Membre du groupe Marceau, aux côtés d’autres élèves comme Yvette Bicrell, elle œuvre avec courage sous la direction de ses camarades de classe, Anne Corre et Jacqueline Razer. Son engagement résistant témoigne de son patriotisme et de sa détermination à lutter contre l’oppression. Mais son histoire est aussi marquée par la tragédie qui frappe sa famille.

 

Eliane Burkel, 44 Fi 71

Le lycée Brizeux, un terrain fertile pour la Résistance

En tant qu’élève du Lycée Brizeux, Éliane Burckel a été témoin de la réalité de l’Occupation et de ses injustices. Dès l’âge de 17 ans, Elle rejoint le mouvement « Libération » et intègre le groupe Marceau, probablement au moment de sa formation. Elle y fait preuve d’audace, rédigeant, composant, imprimant et diffusant des tracts patriotiques, visant à encourager les jeunes à s’engager au service de la Résistance. Le groupe féminin Marceau a pour but de fournir des renseignements, de distribuer des tracts et de pister les collaborateurs. Éliane ravitaille aussi activement le maquis Marceau, contribuant à l’approvisionnement et à l’habillement des combattants cachés dans la campagne.

Soutien aux prisonniers : un rôle clandestin crucial mais risqué

Éliane Burckel joue en outre un rôle crucial dans l’aide aux prisonniers incarcérés à la prison de Mesgloaguen. Risquant sa propre sécurité, elle hisse des messages dans les fenêtres des cellules, permettant aux détenus patriotes de communiquer avec leurs familles et de recevoir les instructions de leurs chefs. Elle opère la nuit, bien après le couvre-feu, au péril de sa vie. Elle reconstitue ensuite les messages des détenus, avec leurs familles, jusqu’au petit jour. Ce rôle de messager clandestin est alors essentiel pour maintenir le moral des prisonniers et coordonner les actions de la Résistance. Il permet aussi de déjouer de nombreuses opérations de police grâce à la célérité que la lycéenne met pour prévenir les maquisards du danger qui les menace.

Après l’arrestation d’Anne Corre et de Jacqueline Razer, Éliane Burckel fait preuve d’une force de caractère remarquable en prenant la tête de la section féminine du groupe Marceau. Son leadership permet de maintenir la cohésion du groupe et de poursuivre les actions de résistance avec détermination.

Face à l’adversité : un courage sans faille

L’engagement d’Éliane Burckel est d’autant plus remarquable que son propre frère, Louis, maquisard du groupe Marceau, scolarisé au Lycée La Tour d’Auvergne est lui-même déporté en Allemagne. Louis, d’un an son aîné est en effet arrêté le 1er juin 1944, puis déporté de Pantin le 15 août 1944 vers le camp de concentration de Buchenwald (matricule 77793). Il est ensuite transféré à Dora, Ellrich puis Nordhausen. Louis décède le 8 mai 1945, peu avant la libération des camps et son rapatriement, emporté par les souffrances et les privations. Malgré cette épreuve personnelle, Éliane continue de se battre, risquant sa vie à plusieurs reprises pour obtenir des informations sur les tortures et les sévices infligés aux détenus, et ainsi prévenir les dangers qui menacent les autres résistants.

Dans une attestation, datée du 13 janvier 1945, le Lieutenant-colonel Berthaud, chef départemental des F.F.I. du Finistère, exprime ses félicitations à Éliane Burckel pour l’aide et le dévouement qu’elle a apportés aux organismes de résistance de la région de Quimper. Cette attestation constitue un témoignage de son courage et de son engagement exceptionnels.